Publié dans Culture

Prix Théâtre RFI 2024 - Gad Bensalem ramène le trophée à Madagascar

Publié le lundi, 30 septembre 2024

Le talent malagasy brille à l'international. Le théâtre francophone a une nouvelle étoile en la personne du poète-slameur, metteur en scène et comédien Gad Bensalem, couronné du Prix Théâtre RFI 2024 pour sa pièce intitulée « Enfant », qui plonge profondément dans l’âme de la Grande île. Ce récit poignant raconte l’histoire d’un fils à la recherche de son père et des vérités cachées de son pays, évoquant les échos d’un passé colonial toujours présent. La remise du prix a eu lieu hier matin, lors du Festival Les Zébrures d'autonome des Francophonies qui s’est tenu à Limoges (France), sous la présidence du dramaturge Dieudonné Niangouna. Le jury a été visiblement touché par la puissance et la poésie de l’écriture de Bensalem, qui réussit à faire vibrer les silences et à dénoncer l'inertie collective face à un héritage colonial lourd. 

 

Artiste prolifique, Gad Bensalem jongle entre les rôles d’auteur, metteur en scène, slameur, comédien et poète. Actuellement, il partage son temps entre Madagascar, sa terre natale, où il collabore avec la troupe Miangaly Théâtre, et La Réunion, où il puise de nouvelles inspirations au sein de la Compagnie Koranbolaz. Ces deux « continents » artistiques lui servent de terreau créatif, un véritable « terrain de jeu » pour ses projets. Gad Bensalem a grandi dans un petit village du centre-est de Madagascar, loin de la capitale, Antananarivo.

Doda 

Issu d'une famille modeste, il évoque une enfance marquée par les défis et l’absence de ressources. Son parcours témoigne d’une passion indéfectible et d’une persévérance inspirante. 

« Enfant » raconte l’histoire de Doda, un fils unique dont la mère célibataire décède prématurément. En tant que camionneur, Doda vit une existence morne, hanté par le souvenir d’un père qui l’a abandonné alors qu’il était très jeune. Sa quête de ce père absent se déroule dans une ambiance d’errance, dans un « pays hors du temps », sur une « île-continent qui vomit ses enfants ». Le récit prend racine autour d’une épicerie-bar située à Ankodahoda, symboliquement nommée « nulle part », au bord de la Route nationale 44. Ce choix de décor est un clin d'œil à ses propres souvenirs d'enfance. Bensalem fait revivre la RN 44, une route autrefois délabrée qui, dans son enfance, pouvait nécessiter jusqu’à dix heures de voyage en taxi-brousse. Ces souvenirs évoquent la dureté de la vie des Malagasy et le sentiment d’éloignement omniprésent. Cette victoire n’est pas seulement inscrite à son nom mais également dédiée à la Grande île. 

Si.R

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Editorial

  • Vandalisme légal ?
    La Grande île «retombe de nouveau » dans l’implacable piège de la crise politique. L’image flagrante de quelqu’un qui marche sur le fil d’un rasoir, d’un fil-de-fériste ou d’un équilibriste qui joue au prix de sa vie à une altitude proche de la pointe de la Tour Eiffel colle sur les réalités du pays à ce moment précis. La moindre maladresse sinon d’inattention, on risque le pire !

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